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Une ferme, une famille, de l’éthique et des fromages. Rencontre avec Nathalie, Loup Et le fameux Joncheix !

Gaec Mas de Feix

Il est d’ici, du cru, de la ferme. Elle est née à côté de Paris, a vécu en Limousin, travaillé en région parisienne.

Ce n’était pas forcément son premier choix, il est quand même resté. Elle a décidé que ce serait sa nouvelle vie, elle l’a rejoint.

D’un côté, une continuité ; de l’autre une reconversion. Ensemble, un couple, une équipe. C’est ce que je découvre autour d’un café, juste à côté de la fromagerie de Nathalie et Loup.

Les débuts

La ferme est celle des parents de Loup. Il y a quarante ans, plusieurs événements poussèrent la famille à trouver une solution pour écouler la production de lait qui était très importante. Des idées pour les écouler, il y en a eu. Des idées réalisables, beaucoup moins.

Et puis une découverte. Un cousin venu leur rendre visite avec dans ses poches la recette d’un fromage. Il l’enseigna à la maman de Loup, Madame Mas de Feix. Dès le lendemain, elle s’est retrouvée seule face au lait, à la présure et aux ustensiles. Il lui en a fallu des essais pour réussir. Ça n’était pas tous les jours facile.

Il y a eu le frère aîné de Loup qui a prêté main forte pendant trois ans sur la ferme, alors que leur père était handicapé. Ce frère, ce n’était pas sa vocation. À l’issue des trois ans, comme prévu, il est reparti. Loup a pris sa suite. Nous étions en 1989.

Lui non plus ce n’était pas vraiment sa vocation, mais il tenait à la ferme et à ce que l’histoire du fromage perdure. Il a vécu des journées difficiles, un fromage irrégulier et pourtant un nom qui commençait à se faire remarquer. Il fallait continuer.

Une connaissance l’a amené à la rencontre d’un technicien fromager, avec son fromage le plus raté. Il l’a éclairé. Son lait était trop propre, pas assez de ferments. C’était la meilleure, lui qui était allé se former en Bretagne auprès de tant d’agriculteurs laitiers.

Qu’à cela ne tienne, il fait ce qu’il faut, transforme sa production, améliore les choses et les ferments reviennent, le lait est mieux, la production s’en ressent.

C’est encore mieux lorsque sa femme le rejoint. Elle qui a connu la vie parisienne, qui a travaillé dans l’imprimerie, la pyrogravure et les montages offset, sent qu’elle est arrivée au bout d’une histoire et que le tome suivant ne se passera plus dans les mêmes conditions.

Un congé parental de deux ans lui laisse le temps de la réflexion. Elle travaillera avec son mari, à la ferme et prendra les rênes de la fromagerie. Elle se forme au Lycée des Vaseix et c’est parti.

Elle découvre les techniques, apprend beaucoup auprès d’Annick, la maman de Loup ; cette dame qu’elle aime et respecte. Elle se fait adopter par les locaux, travaille avec acharnement et devient la main qui fabrique le Joncheix lorsque sa belle-mère part à la retraite. Après un accueil un peu hostile sur les marchés, elle devient vite Madame Mas de Feix, ce qu’elle prend pour une très belle reconnaissance.

La continuité et l’engagement

Pendant quelques années, il y a eu une association, il y a eu jusqu’à cent-vingt bêtes à la ferme. Il y a eu beaucoup de travail, il y a eu des difficultés d’organisation et financières ; et il y a eu des choix.

Avec leur associée, ils se mettent d’accord, elle va arrêter. Cela leur va bien à tous. Derrière, Nathalie et Loup réorganisent, rationnalisent, reviennent aux origines et diminuent le nombre de vaches. Aujourd’hui, ils en ont vingt-cinq, qui produisent environ quatre-vingt-mille litres de lait annuels. Ils les répartissent entre la fabrication de leurs différents fromages et la vente de lait cru.

Ils se battent chaque jour pour continuer de faire vivre cette belle ferme, ce fromage dont la renommée n’est plus à faire dans la région, ce fromage que l’on trouve sur les tables de restaurants du coin, dans plusieurs épiceries de producteurs locaux. Ce fromage et ses frères de fabrication, dont ils sont si fiers.

Et ils y arrivent. Ils surpassent les embuches grâce à leur persévérance.

Surtout, soucieux des enjeux environnementaux, ils transforment leur production et la passent tout en bio, travaillent à être autonomes en céréales, à en produire de différentes espèces de manière à en avoir, quelle que soit la météo, trop humide ou trop sèche. Ils optimisent la gestion de leurs parcs, de manière à ce que leurs vaches soient au maximum à l’herbe.

Ils découvrent aussi que leur installation intéresse des stagiaires. Une première personne se présente. Ils s’interrogent, connaissent la famille, se demandent si tout se passera bien. Au bout de quelques jours, elle est comme chez elle. Son père passe à la ferme, ne la trouve pas. C’est normal, elle est dans les prés sur le tracteur. Et puis, arrive Marie. À la fin de sa formation de fromagère, elle a deux propositions de CDI, sur ses deux lieux de stage. C’est chez eux qu’elle décide de venir. C’est une fierté. Ils l’accueillent comme leur fille.

Avec elle, ils poursuivent les transformations, les améliorations.

C’est une vraie chance pour eux, ils travaillent en totale cohésion : elle met des choses en place vraiment judicieuses, elle est polyvalente. Toujours dans un souci de qualité et de bien-être des animaux. Leur crédo.

En parallèle, ils voient arriver une nouvelle clientèle depuis deux ans. S’ils étaient habitués aux résidents saisonniers, maintenant ils découvrent le tourisme culinaire, le tourisme de campagne et c’est une nouvelle aubaine. Les touristes redécouvrent le Limousin, c’est moins loin, moins chargé. Les vacanciers viennent en semaine pour goûter les produits et repassent juste avant le départ. Ils font le plein, littéralement. Avant, c’était une demi-tome d’Ermont par vacancier qui se vendait. Maintenant, c’est plusieurs à la fois !

Ils sont fiers de ce qu’ils ont réalisé et ils ont raison.

Leur engagement prend une forme inattendue. Ils pourraient chercher à livrer sur tout le département, à faire des kilomètres et des kilomètres pour faire connaître leurs produits. Pourtant, ce n’est pas le choix qu’ils font. Ils mutualisent leurs livraisons, sélectionnent les partenaires avec lesquels ils travaillent. Ils ont une demande qui n’est pas sur le trajet habituel, qui fait dévier, ils laissent passer. À quoi bon réaliser un travail méticuleux et respectueux si c’est pour gaspiller de l’essence ? Ils suivent leur logique environnementale. Ça n’aurait pas de sens.

Éthique et Quezalim

La ferme du Joncheix existe depuis bien longtemps, bien avant la naissance de Quezalim. Et c’est d’ailleurs Fred qui connaît leur fromage et les contacts avec son projet, son concept et sa volonté de promouvoir encore plus les produits locaux. Cela leur fait une nouvelle perspective de se faire connaître, d’avoir de nouveaux débouchés.

Pourtant, ce n’est pas ce point précis qui leur fait acter le partenariat. Ça tient à autre chose, au sentiment que ressent Nathalie. Elle est assez directe :

« Si je ne sens pas les gens, je ne travaille pas avec ! »

Et le feeling passe. Fred vit son projet à fond, ils ont la même éthique, la même vision qu’il faudrait sortir les consommateurs de leur contexte alimentaire habituel. Elle aime aussi l’idée que ses fabrications puissent profiter à tous, même à ceux qui n’ont pas de gros revenus. Elle en a qui viennent directement à la ferme, qui achètent seulement leur fromage parce que c’est de la qualité abordable.

Et elle comprend que Fred voudrait ancrer l’alimentation des Limougeauds dans de nouvelles et meilleures habitudes. Alors, elle suit ce « jeune mec » qui se donne du mal pour que ça marche. Ses produits seront présents chez Quezalim.

À l’heure où l’offre Quezalim évolue, elle poursuit l’aventure. L’offre Quezalim Pro correspond toujours à cette volonté de faire connaître ses produits dans des lieux où on n’y a pas accès d’habitude.

Alors, ils continuent !

Si vous voulez en savoir plus sur Nathalie et Loup, vous pouvez lire l’article que Le Populaire leur a consacré : cliquez ici

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Gaec Mas de Feix

En savoir plus

Retrouvez les fromages de Nathalie et Loup :

  • à Saveur fermière Limoges dans les 2 magasins
  • Directement à la ferme
  • Chez Quezalim Pro